Le GR20 en 6 jours
Temps de lecture estimé : 10 minutes
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En septembre 2023, je m’élançais seule sur mon premier GR. C’était le GR20.
Je confirme : j’avais fait comme beaucoup qui s’élancent sur cette aventure : peu de connaissances, un peu de montagne dans les jambes, mais absolument aucune idée de ce qui m’attendait. Comme beaucoup, j’avais entendu dire que c’était le GR le plus dur d’Europe, le plus technique, et qu’il y avait chaque année des accidents mortels. Mais peu m’importait : je me suis lancée et j’ai adoré. Enfin, adoré, oui, mais j’ai aussi pas mal souffert, surtout physiquement.
Partie pour le faire en 13 jours, je l’ai finalement bouclé en 9, poussée par les rencontres. À la fin, je savais que je reviendrais. Très vite, j’ai eu cette idée de le refaire, mais plus vite, plus léger, et si possible en courant. L’idée était là depuis un moment, mais je ne savais pas quand je reviendrais.
Depuis un an, ma méthode d’entraînement au trail a beaucoup évolué : j’apprends, je m’instruis, j’applique et je progresse. En un an, j’ai progressé bien plus qu’en deux-trois ans de course à pied (irrégulière).
Pour des vacances entre copains, je revenais donc en Corse. Avec deux semaines devant moi, Alex et moi avons décidé, de repartir sur le GR20 (lui aussi l’avait déjà fait avec des copains il y a quelques années, en 12 jours).
La planification ? Zéro. On avait nos affaires de trail, du matos légé pour l’autonomie, et on verrait au jour le jour, le but étant de le faire en 6 jours.
Si tu veux savoir avec quel matériel nous sommes partis, tu peux aller jeter un coup d’œil à cet article : Mon matériel Ultralight.
Notre GR20
Petit rappel : le GR20 est une Grande Randonnée qui traverse la Corse du nord au sud (ou inversement).
Il fait 180 km et 12 000 m de dénivelé positif, comprend 16 étapes, et est réputé très technique.
Petite stat : chaque année, il y a environ 15 000 personnes qui s’y aventurent et 50 % d’abandons.
Nous l’avons réalisé en 6 jours. Comme je l’avais déjà fait en 9, tu peux retrouver cet article ici si tu veux cette découpe : Traversée de la Corse : Le GR20 en 9 jours.
- Calenzana → Carozzu : 20 km – 2400 D+ – 7h
- Carozzu → Col de Vergio (par le cirque de la solitude) : 26 km – 2500 D+ – 11h30
- Col de Vergio → Onda : 33 km – 2100 D+ – 10h30
- Onda → Col de Verde : 40 km – 2000 D+ – 7h45
- Col de Verde → Crocci : 31 km – 2500 D+ – 8h15
- Crocci → Conca : 37 km – 1800 D+ – 8h30
Déroulées des étapes
Jour 1 : Calenzana → Carozzu
Départ tardif sur cette première journée : 11h. Le temps de tout préparer, de dire au revoir aux copains avec qui on venait de passer une semaine de vacances incroyable, et de faire la route jusqu’à Calenzana. Ça ravive beaucoup de souvenirs d’être ici et on entame la première montée jusqu’au premier col. Sur cette montée, on croise deux randonneurs rapides qui restent derrière nous un petit moment. On ne le sait pas encore, mais ça va être nos copains d’aventure.
Aucune difficulté sur ce premier col, le sentier est roulant : ça grimpe bien mais ça passe vite.
Des parties un peu plus techniques arrivent avant le refuge d’Ortu di Piobbu. Une fois au refuge, on mange un bout et on repart rapidement direction Carozzu. À partir de là, on entre dans le « vrai nord » : sentiers techniques et remplis de cailloux. Une bonne et longue montée dans la caillasse permet d’atteindre le sommet et d’avoir une magnifique vue sur toutes les montagnes du nord. Une vue incroyable.
S’ensuit une descente raide et pleine de cailloux jusqu’au refuge. La nuit tombe, on pose la tente, on prend une douche glaciale et on déguste notre super lyophilisé.
Une bonne première journée de faite, sous le soleil (ce qui sera très rare pour la suite).
Jour 2 : Carozzu → Col de Vergio (par le cirque de la solitude)
⚠️ Attention : ici je n’encourage personne à passer par le Cirque de la Solitude. Cet endroit a été retiré du tracé du GR20 suite à un éboulement en 2015 qui a causé 7 morts. L’endroit est dématérialisé : plus de chaînes ni de balisage. C’est le passage le plus technique et vertigineux du GR20, donc renseignez-vous vraiment si vous voulez vous y aventurer (des guides existent). Si vous n’êtes pas habitués à la montagne, n’y allez pas. Seuls ceux très à l’aise sur des passages techniques (escalade et désescalade) sans aide matérielle peuvent s’y aventurer.
Nous, on a choisi de le faire, en connaissance de cause, pour découvrir un paysage nouveau (on connaissait déjà l’autre variante par Ascu et la pointe des Éboulis).
Après avoir franchi le premier sommet, on bifurque sur le chemin des crêtes. Le marquage est jaune, donc facile à suivre. C’est splendide, on en prend plein les yeux. Après les crêtes, une descente raide précède l’ascension du Col Perdu, sans grosse difficulté. On entre alors dans le Cirque de la Solitude. Là, plus aucun marquage, terrain très technique. Une descente très raide et vertigineuse suivie d’une montée du même style. On prend notre temps, d’autant qu’il est difficile de savoir par où passer.
Franchement, on trouvait ça fou que l’ancien GR passait par là. Pour beaucoup de randonneurs, ce passage serait impossible à franchir. En bas du dernier col, la montée est encore une fois de l’escalade par endroits. Une petite pluie s’invite, mais ça se calme vite.
⚠️ Si du mauvais temps est annoncé, ne vous y aventurez pas. La pluie peut transformer ces passages en torrents impraticables. C’est ce qui a provoqué l’accident de 2015.
Après être sortis du Cirque, on rejoint le refuge de Tighjettu puis la bergerie de Ballone malgré un terrain technique. Ensuite, sentier roulant jusqu’au dernier col vers Ciottulu di i Mori. Au lieu d’aller au refuge, on coupe pour redescendre dans la vallée. La fin jusqu’au Col de Vergio est rapide et on arrive juste avant d’allumer les frontales.
À l’arrivée : buffet à volonté, douche chaude, et les copains rencontrés la veille ! Ils sont surpris d’apprendre que nous sommes passer par le Cirque. Journée de 12h, repos bien mérité.
Jour 3 : Col de Vergio → Onda
On voulait partir tôt, avant 7h. Raté. Départ 7h30 (classique). Cette étape, on la connaît : roulant jusqu’à Manganu. Orage annoncé dès 13h, donc objectif : avancer au max pour l’éviter.
En trail, ça déroule bien. Un petit col avant le lac de Nino, vite avalé. Le lac de Nino est toujours aussi magique, avec ses chevaux sauvages.Puis Manganu par un sentier facile.
On repart : 3,5 km pour 650 D+, ça pique un peu. En prime, la pluie rend le passage glissant. Heureusement, ça s’arrête après le col et on peut admirer les lacs de Capitello et Melo. Incroyable.
Le vent se lève, le froid arrive, on progresse lentement dans le technique. Dernier col de la journée : glissant et raide. Derrière, on arrive au refuge de Petra Piana. Deux options :
- variante des crêtes (plus courte mais plus technique et avec du D+),
- chemin classique (plus long mais roulant).
On choisit les crêtes pour gagner du temps (pas sûr qu’on en ait gagné, en vrai). 350 D+ supplémentaires, progression lente dans le technique. Mais une fois au sommet, descente rapide jusqu’à Onda. Dommage que le vent et les nuages gâchent la vue : d’habitude, c’est splendide.
Le soir, on retrouve les copains autour d’une entrecôte-frites. On discute du lendemain. Sur le GR20, c’est facile de se faire des compagnons d’aventure en mode rando. En mode rapide, moins : les rythmes sont différents. On était donc contents de croiser des gens qui faisaient comme nous.
Jour 4 : Onda → Col de Verde
Météo annoncée : pluie + orages toute la journée. On avise :
- si ça passe, on tente Col de Verde,
- si mitigé, au moins Vizzavona,
- si catastrophique, jour off (on n’est pas là pour se pourrir la vie).
On avait une journée de marge (je conseille fortement d’en prévoir une).
Réveil à 8h. Il pleut encore beaucoup, tout est gris, et il faut monter sur les crêtes pour descendre vers Vizzavona. Pas très motivée par l’idée. Heureusement, le gardien du refuge nous conseille une variante boisée qui rejoint le Mare a Mare Nord puis Vizzavona. Bonne idée. Chemin roulant, 12 km pour 350 D+, abrité sous la forêt : nickel.
À Vizzavona, on check la météo, on mange, et on repart après une grosse averse direction Capannelle. Montée roulante, descente facile, quelques bosses, tout en forêt. Rapide malgré la pluie.
Arrivés à Capannelle, on hésite : encore 13 km jusqu’au Col de Verde. Le temps est couvert mais on tente. Ça déroule vite, descente en forêt, et on arrive pile pour le repas du soir.
Les copains, eux, étaient partis à 5h sous la pluie. Trempés, pas heureux. Quand ils apprennent qu’on est partis à 10h, ils se marrent. Bonne soirée ensemble.
Le lendemain, eux visent Bavella direct (grosse étape). Nous, on prévoit de couper en deux. Ce sera la dernière fois qu’on les verra : impossible de rattraper des gars qui partent quand on dort encore (voix de la sagesse vs voix de la jeunesse).
Jour 5 : Col de Verde → Crocci
Journée très venteuse. Montée rapide vers Prati, et en haut : tempête de vent. On poursuit malgré que beaucoup s’arrêtent. Sur les crêtes vers Usciolu, vent violent, rafales à 100 km/h. Parfois, on se fait déporter. Certains font demi-tour ou descendent par la forêt.
Pause obligatoire à Usciolu : repas + recharge mentale. Le vent m’épuise plus que tout. Mais il faut avancer. Encore 4 km de crêtes avant de basculer vers les bergeries. Une fois en vallée, ça déroule mieux. Je prends un coup de fatigue, mais rien de technique.
Arrêt à Crocci : super accueil, lasagnes maison incroyables (je recommande).
Note : sur cette étape, une variante par le Monte Incudine existe (ancien tracé du GR). Mais fermée aujourd’hui à cause du vent.
Jour 6 : Crocci → Conca
Dernier jour, et pas des moindres ! Enfin du soleil.
Départ vers 8h pour le dernier gros col avant Asinau. Descente technique, puis on choisit la version classique (pas la variante Bavella, trop de vent). En courant, ça passe vite, même si en rando ça doit sembler long. Paysages magnifiques malgré tout.
Arrivée à Bavella à midi : pause resto. Puis montée vers Paliri, refuge avec vue incroyable. Attention : la source est avant le refuge, beaucoup se font avoir.
Dernière étape : montée qui surprend, puis descente technique dans la forêt, et enfin ce fameux dernier km de route qui casse les jambes. Mais le bar est là, avec la pancarte, le bac à bâtons cassés, et la bière/soda de récup.
C’est fini.
Conclusion
Encore une incroyable aventure sur ce GR20. Malgré la météo capricieuse, on a avancé comme espéré. Je me rends compte que j’avais eu une sacrée chance il y a 2 ans : pas un nuage. Cette fois, c’était différent, mais c’est ça qui fait l’aventure.
Je l’ai mieux vécu physiquement (et mentalement). J’en retiens énormément. Et même en mode rapide, on a pu échanger avec plein de randonneurs, recroiser des visages, se faire des copains (dédicace à Stéphane et Jean-Lau, les randonneurs les plus rapides du GR).
Bref : je ne sais pas quand, mais je sais qu’un jour je reviendrai encore sur ce GR20.
Petit message d’alerte / conseil
Chaque année, plus de 15 000 randonneurs tentent le GR20, et 50 % abandonnent. La raison principale ? La sous-estimation de la difficulté.
Le GR20 est mythique, mais il se mérite. Il est technique, parfois dangereux. Si vous n’avez jamais randonné, ce n’est pas l’endroit pour débuter. Le risque ? La blessure, le dégoût, et ne pas comprendre pourquoi vous êtes là.
Ne vous lancez pas des défis irréalistes (type « faire le GR20 en X jours ») juste parce que vous l’avez vu sur les réseaux. Prenez du temps, ajoutez une marge dans votre planning, gardez un jour tampon en cas de pépin.
Anecdote : lors de ma première fois, j’avais prévu 13 jours. Finalement, je l’ai terminé en 9. Mieux vaut prévoir large et raccourcir que l’inverse.
Enfin : si vous êtes en tente, ne réservez pas tous vos refuges en avance. Ça laisse de la souplesse pour adapter vos étapes. (Et si vous avez réservé mais que vous avancez plus loin, vous pouvez demander un coupon pour un autre refuge du PNRC.)
Bref : amusez-vous, mais soyez prudents avant tout.
Trucs & Astuces
Réservations
- Nuits en gîte, tente ou bivouac : Pensez à réserver vos nuits sur le site du Parc Naturel Régional de Corse (PNRC), que ce soit en gîte, en tente (fournie) ou en bivouac avec votre propre tente. Sans réservation, il n’est pas garanti d’avoir une place, même en bivouac !
- Astuce économique : Réserver à l’avance en ligne coûte moins cher. Par exemple, un bivouac réservé sur place coûte 18 € par personne, contre seulement 9 € en ligne.
- Si vous êtes plus rapide sur une étape et souhaitez dormir dans le refuge d’après : pensez à demander un tampon, ça vous permettra de ne pas repayer (possible uniquement pour le bivouac et pour les refuges du PNRC et non les bergeries)
- Bergeries privées : En dehors des refuges gérés par le PNRC, de nombreuses bergeries accueillent les randonneurs. Vous pouvez réserver en amont par téléphone ou directement sur place (le prix est le même).
Repas
- Si vous souhaitez dîner au gîte, arrivez avant 18h-18h30 pour réserver votre repas. Passé ce délai, il faudra vous contenter de ce que propose l’épicerie (souvent des conserves, avec des prix assez élevés).
- Chaque refuge dispose d’une petite épicerie pour vous réapprovisionner. Cela est d’autant plus utile que sur le GR20, contrairement à d’autres sentiers, vous ne traversez qu’une seule ville : Vizzavona.
Eau et météo
- De l’eau potable est disponible à chaque refuge. En période de forte chaleur, prévoir environ 2 litres d’eau par personne entre chaque étape est suffisant.
- Soyez attentif aux conseils des gardiens de refuge sur les conditions météorologiques. Évitez de vous aventurer si un orage ou de fortes pluies sont annoncés, car de nombreux accidents sont signalés chaque année.
Budget et équipements
- Paiement : Prévoyez exclusivement de l’argent liquide, car aucun refuge n’accepte les cartes bancaires.
- Chaussures : Optez pour des chaussures robustes, adaptées à la morphologie de vos pieds et déjà rodées. Le sentier est très rocailleux, et vos semelles seront mises à rude épreuve.

































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