Comment garder la motivation au fil du temps ?

Avec la chute des températures, la neige qui commence à tomber, la pluie constante et ces journées où on ne voit même pas le jour, il est parfois difficile de trouver la motivation pour continuer à sortir s’entraîner.
Dans cet article, on va parler des différentes sources de motivation, du mindset et des astuces que je mets en place pour continuer à m’entraîner, même lorsque la météo est contre moi.

Pourquoi est-ce que je m’entraîne ?

C’est une question qui paraît simple mais qui est indispensable, surtout quand on commence la course à pied. Courir “pour faire comme tout le monde” n’est, selon moi, pas une vraie source de motivation.
« Je cours parce que tout le monde court sur les réseaux ou dans mon entourage. »

Oui, d’accord… mais est-ce que toi, tu aimes ça ?
« Heu… non, pas vraiment. »
Stop.

Pratiquer une activité sportive doit avant tout être quelque chose de positif, quelle que soit la raison qui nous a poussé au départ. Parfois, on commence un sport pour se remettre d’un événement difficile, parfois pour perdre du poids, parfois parce qu’on suit un copain. Puis on découvre ce sport, on se prend au jeu, on aime de plus en plus et on continue.

À l’inverse, faire comme tout le monde sans apprécier ce qu’on fait ne mènera jamais au plaisir. Et sans plaisir, trouver de la motivation devient quasi impossible.

Mon histoire avec l’entraînement

J’ai toujours couru, mais de façon irrégulière. Gagner les cross en primaire puis au collège me rendait très heureuse et je me demandais souvent : « Pourquoi pas rejoindre un club d’athlétisme ? »
Mais à l’époque je faisais un autre sport qui me prenait déjà beaucoup de temps : le tennis de table. Oui, j’ai tapé dans la balle pendant près de 10 ans ! Et je n’ai jamais sauté le pas d’arrêter pour me consacrer pleinement à la course. Pas de regrets : j’adorais ce sport, l’ambiance, et j’aimais bien prouver à mes copains, ceux qui me disaient « le ping-pong ce n’est pas un sport », qu’en fait si, parce que j’étais plus en forme qu’eux dans tous les autres sports au collège et au lycée.

Bref, je m’égare, mais la course à pied et le trail sont arrivés plus tard, pendant mes études. Le vrai déclic, c’est quand je suis revenue m’installer près des montagnes, à Annecy, en 2022. J’ai découvert le trail, je suis tombée amoureuse des montagnes, de l’effort, des kilomètres, et de ce que mon corps est capable d’endurer.

Avec le temps, ma vision de l’entraînement a complètement changé. Avant, je faisais n’importe quoi et je me lassais vite, surtout s’il pleuvait ou s’il faisait froid.
Aujourd’hui, tout a évolué : ma méthode, ma façon de voir le sport, et mon rapport à la motivation. Ce n’est pas le sujet de détailler ici comment je m’entraîne au quotidien, mais plutôt comment je garde ma motivation au fil du temps.

Photo représentant une Manon en plein match de tennis de table (2016)

Exemple d’une Manon en train de souffrir pendant une course de trail : Le Poon Tour 2025 (100km – 5800 D+)

Le jour où tout a basculé

Je faisais énormément d’erreurs, simplement parce que je ne savais pas m’entraîner. J’avais une période “j’ai pas envie mais j’y vais quand même”, sans jamais vraiment comprendre pourquoi je ne trouvais plus de plaisir. J’en étais arrivée à oublier complètement que je courais pour le plaisir.

J’avais une vision très rigide de l’entraînement :
« Il FAUT que je fasse telle séance, tel volume, telle sortie », même sans savoir si c’était adapté ou bénéfique.
J’utilisais des termes que je ne maîtrisais même pas.

Quelques exemples parlants :

  • Je nommais mes sorties « 1h EF » alors que j’étais à 160 bpm de moyenne pour une FC max à 170bpm
  • Je faisais du fractionné sans calculer mes allures : 30″/30″ à l’arrache, en partant trop vite et en explosant aux dernières séries.
  • Je bricolais des “prépas maison” sans aucune logique.

Résultat ? Des douleurs partout, de la fatigue, et aucune remise en question.

Après un ultime dossard catastrophique, une course où je ne voulais même pas prendre le départ, j’ai arrêté les bêtises.
J’ai fait une pause.
J’ai reposé les bases :
Pourquoi tu cours ?
Pourquoi t’en as marre ?
Pourquoi t’es fatiguée ?
Qu’est-ce qui ne va pas ?

La réponse :
Je cours parce que j’aime ça.
Mais je m’entraîne n’importe comment, donc je suis fatiguée, blessée, et dégoûtée.
Donc ma vision de l’entraînement est mauvaise.

À partir de là, j’ai tout changé.
Pas besoin de coach : je voulais apprendre par moi-même. J’ai lu, expérimenté, fait des tests, utilisé mon propre corps comme cobaye, et j’ai énormément appris. Et depuis je pars m’entraîner avec envie, tous les jours. Même quand il fait -2°C et qu’il pleut.

Comment je trouve ma motivation ?

1. Voir les progrès

Apprendre à m’entraîner correctement m’a fait progresser vite. Je commence à avoir des résultats en course sans les chercher absolument : c’est ultra satisfaisant. Je suis passée de 3 dossards par an à 8 et j’en veux encore plus.

2. Courir à basse intensité

J’ai appris à aimer l’EF. J’observe, je ressens, je me reconnecte à moi-même. C’est devenu une source de plaisir à part entière.

3. Aimer le fractionné autrement

Oui, ça pique. Mais réussir une séance difficile, celle qui fait peur sur le papier c’est une vraie satisfaction. D’autant plus que c’est utile pour progresser.

4. M’entourer

Avoir des amis qui courent aide énormément.
Une séance qui nous fait peur devient plus simple à deux. Surtout le fractionné ! Et voir les copains aller s’entrainer malgré les conditions me motivent d’autant plus, si eux le font, je peux le faire également.

5. Faire taire la “mauvaise flemme”

La vraie flemme existe pour tout le monde : froid, pluie, vent, nuit. Mais il faut garder en tête pourquoi on fait ça. Et surtout se rappeler le sentiment post-run : on est toujours content d’y être allé. Et puis, le jour d’une course, on ne choisit pas la météo donc c’est bénéfique de s’entrainer même quand il fait moche.

6. Ma petite phrase motivante

J’ai une phrase un peu compétitrice :
« La différence se joue ici : tu pars t’entraîner sous la pluie quand d’autres ne le feront pas. »
Ça paraît bête, mais ça marche.

7. Toujours s’écouter

Lever le pied au moindre signe, ne pas se forcer au point de se dégoûter : essentiel pour rester motivé longtemps.

8. Avoir des objectifs

Pas besoin de dossard. Un simple objectif personnel suffit à garder le cap au quotidien.

9. Travailler son mindset

Se conditionner mentalement transforme une séance difficile en opportunité :
« Elle est dure mais elle me fait progresser. »
« Une fois faite, je serai fier/fière. »
« Pourquoi attendre ? Je peux la faire aujourd’hui et arrêter d’y penser. »

Le mindset change vraiment la perception de l’effort.

10. Apprendre des échecs

Un échec n’est pas négatif.
Identifier ce qui n’a pas été, comprendre, ajuster c’est ça qui fait progresser. Abandonner une course ? Ça arrive. L’important, c’est d’en tirer quelque chose. On est tous, un jour ou l’autre, confronter à l’échec. Avec le temps on comprend que c’est bénéfique.

Et l’hiver dans tout ça ?

S’entraîner en hiver peut être difficile pour la motivation, mais cette période apporte énormément :

  • On construit la saison prochaine.
  • On profite des sentiers vides.
  • On développe un mental solide.
  • On peut varier les activités : ski de fond, ski de rando, raquettes…

Certaines personnes font une vraie coupure, et c’est très bien si le corps ou le mental en ont besoin.
Moi, je ne fais pas de coupure totale car je n’en ressens pas le besoin, et parce que la reprise serait trop violente pour mes articulations.
Mais chacun doit faire ce qu’il ressent : il n’y a aucune règle.

Quelques conseils simples

  • Ne faites pas trop.
  • Écoutez-vous.
  • Faites-vous accompagner si besoin.
  • Ne vous dégoûtez jamais de votre sport.

Et surtout :

L’hiver, on pense à se couvrir. Le corps s’adapte moins facilement au froid qu’à la chaleur. On est donc plus facilement sujet aux hypothermies.

Et on pense également à boire, même si on a l’impression de ne pas avoir soif. On se déshydrate même lorsqu’il fait froid.

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